« Jouer la comédie c’est se mettre en danger »

s_19730_1399327416_therese_liotard_5« Délicate, délicieuse, intelligente, subtile » dira Sonia Vollereaux de Thérèse dans une interview dans l’émission « On n’est pas couchés » pour la promotion de la pièce « Poker » de Jean Cassiès. Des qualités que l’on retrouve dans les nombreux rôles de Thérèse Liotard. Le comédien a aussi cette fragilité excessive du fait qu’il s’expose au public, parce qu’il s’ouvre totalement. Mais de cette fragilité nait une force, une énergie capable d’en maitriser l’expression. Cette fragilité/force, Thérèse Liotard l’aura exploitée auprès des plus grands du cinéma.

« Elle me rassurait. Je savais qu’elle allait jouer ce personnage avec calme et non comme une épouse rabat-joie. Il y a une vraie intelligence dans son jeu ». Patrice Lecomte n’avait pas hésité a proposé le rôle de Françoise pour le film « Viens chez moi, j’habite chez une copine ». Il se connaissaient dans la vie mais il la découvre surtout dans le film d’Agnès Varda « L’une chante, l’autre pas », le film fétiche de Thérèse, cet étendard cinématographique du féminisme des années 60.

« « L’une chante, l’autre pas ». Les féministes, c’est leur étendard. Ça fait partie de cette génération de films militants des années 70. Et Agnès Varda elle-même était la nouvelle vague. »

Des rôles qu’elle a eu le plus de plaisir à incarner c’est celui de Maria Sileca dans « Un enfant de Calabre » de Comencini. « Je joue une mère de famille dont le fils ainé, pas très grand, il devait avoir douze o37156_ou treize ans, en fait est un champion de course à pied. Il court tout le temps pieds nus. Comencini s’était inspiré de l’histoire vraie d’un sportif des années 60 qui avait la manie de courir pieds nus parce qu’il gagnait ses courses comme ça. Le père ne veut absolument pas entendre parler du fait que le garçon se voue à ça. Il faut qu’il fasse des études et qu’il aille plus loin que son père. Le père évideenfant-calabremment est pratiquement analphabète et la famille vit vraiment dans la misère. Et c’est la mère qui va, en cachette, aider le fils, le plus possible. »

Une belle carrière qui se prolonge notamment par la scène théâtrale mais également par l’enseignement du théâtre à Paris, puis à Sens (Yonne), que Thérèse Liotard affectionne particulièrement. « Il y a des gens qui sont naturels, qui sont doués tout de suite. Ça c’est un plaisir… faire travailler quelqu’un comme ça. On voit des choses auxquelles on avait même pas penser qui surgissent. Et puis faire travailler quelqu’un qui, au contraire, a beaucoup de mal à sortir quelque chose, à lui enlever ses peurs, à lui enlever ses craintes et doutes, à arriver à se faire se lâcher, s’ouvrir… ah c’est beau ça. Je trouve ça… whoo ! Ça m’émeut au maximum. »